De la terre au verre
Notre raison d'être
C’est celle qui nous a conduit à reprendre une tradition familiale vieille de trois siècles mais délicatement exigeante : le profond désir de vous partager notre amour du fruit de la vigne et du travail des hommes.
Relation séculaire entre un terroir, une vigne, un vin et l’homme.
Ce que je regarde, qui m’intrigue et que je cherche à comprendre, c’est ce qui relie ce type à sa vigne… C’est bien plus que l’histoire d’une parcelle cadastrale et de son propriétaire. […]
Ce que je regarde, c’est la singulière fusion entre un individu et un morceau de rocher battu par les vents.
La vigne
La vigne est de tous les plants celui qui produit le fruit de l’« excellence en sucre naturel ». Depuis l’antiquité c’est d’elle qu’il est dit « que son vin réjouit le cœur de l’homme, qu’il réjouit Dieu et les hommes ».
Si dans la nourriture vous trouvez le soutien nécessaire, dans le vin vous aurez le courage, la joie, le transport de l’âme et le lien avec autrui.
La vigne n’est rien en elle-même, rampante, tortueuse, faible, qui ne peut s’élever que soutenue sans quoi elle tombe. Elle enlace les grands arbres, les entoure de ses mains et bras qui les accrochent pour les embrasser et n’en peut plus être séparée. De ce cep, ce bois tordu et raboteux qui n’a rien de beau, sortent les pampres dont les coteaux sont couronnés, et dont les hommes se font des festons décoratifs. De la vigne sort une fleur des plus délicates : de là la grappe, de là le raisin, de là le vin. Cette écorce était méprisable : que faire si le cep ne donne plus ? Ce n’est même pas du bois pour le feu. Mais dès qu’au milieu de l’hiver on le taille, ne gardant alors plus qu’un sarment, on l’attache pour l’aider à tenir et monter, alors il pourra travailler à nous donner de belles baies fruitées.
Le plant de vigne peut tout quand il est soutenu ! Son soutien, c’est l’homme, qui lui apporte force et courage pour donner du fruit. Pour certains c’est Dieu lui-même qui serait le vigneron prenant soin du cep, et les hommes en seraient les sarments : la vigne est humanisée, elle devient plénitude humaine et source d’inspiration et de joie pour tous.
Du plus vil, du plus faible, du plus humble, l’homme a fait naître le fruit qui va donner l’élixir précieux, fidèle compagnon de ses fêtes tout au long de sa vie.
La grappe
Il faut les avoir vues au printemps ces minuscules grappes de boutons floraux cachées sous une feuille : quelle finesse, quelle délicatesse ! La beauté fragile toute ramassée, concentrée dans ces quelques millimètres cubes verts tout soudés les uns aux autres.
Avec l’été et son soleil, ses pluies quand elles acceptent de venir (car elle a soif d’eau, notre vigne, au point d’envoyer ses racines à près de dix mètres sous la terre) les fleurs de notre grappe deviennent de petites baies qui grossissent jour après jour. La grappe de Chardonnay va ensuite changer de couleur, foncer et gagner de petites tâches brunes sous les rayons du soleil d’août tout en continuant de grossir. La baie va voir sa peau dure se ramollir, s’adoucir sous votre main caressante. Le temps de la vendange approche : temps de fête, temps partagé. Pas toujours facile quand il y a excès de soleil ou de pluie, quand les grappes sont trop petites, trop rares ou trop cachées ! Mais le cœur veut rester à la fête pour cette note finale d’une année entière de soins et de labeurs. Et tous ceux qui sont venus prêter main forte, avec cette image de joie partagée en tête, il ne faut quand même pas les décevoir !
Si tout est au rendez-vous, cela arrive, alors les chants, les rires les fêtes éclatent dans tous les corps fatigués de se pencher ensemble à la cueillette de la baie cachée.
Le vin
Pressons-la vite cette petite merveille sucrée ! Qu’elle nous donne son suc ! La laisser traîner ne serait pas la respecter. C’est le travail rude de la séparation forte d’avec les rafles et feuilles. Une fois pressée, mesurée en volume, une fois qu’elle a gagné ses titres de sucre, la voilà devenue ce moût qui va emplir fûts et tonneaux de bois : il va si vite exprimer sa joie d’avoir été cueilli et recueilli qu’il va vous faire une vraie poussée de grande chaleur, une fièvre plus que de cheval !
Ne le touchez pas alors : il pourrait vous brûler. Ce passage naturel provoque une profonde transformation digne de celle de la chrysalide en papillon, sous la baguette de la fée Œnologie : il lui faut en passer par là pour se calmer ensuite, se reposer de long mois ou années durant, au frais, en chai, puis en bouteilles, pour devenir enfin ce que nos cœurs et papilles attendent avec une douce impatience :
un vrai grand cru.
Aussi maintenant nous vous passons le relais.
C’est à vous de déguster et relire dans vos verres de Pouilly-Fuissé sa longue et belle histoire.